Comme tous les quatre ans depuis 1958, le Concours Tchaïkovski décerne des prix prestigieux à de jeunes artistes promis à un bel avenir. A la compétition de piano et de violon se sont ajoutées au fil des années une session de violoncelle, une de chant et en 2019 les instruments à vents seront également présents.
Depuis l’américain Van Cliburn, le premier lauréat en 1958 qui avait enflammé le public russe, de grandes figures du piano – pour ne parler que de cet instrument – ont été récompensées parmi lesquelles figurent Vladimir Ashkenazy en 1962, Grigory Sokolov en 1966, Andreï Gavrilov en 1974, Mikaïl Pletnev en 1978, Barry Douglas en 1986, Boris Berezovsky en 1990, Denis Matsuev en 1998 et Daniil Trifonov en 2011. D’autres prix existent également, comme le prix de l’Association des critiques musicaux de Moscou qui fut attribué à Lucas Debargue en 2015.
La prochaine compétition de piano aura lieu en juin 2019. Trois épreuves éliminatoires départageront plus d’une centaine de candidats venus du monde entier. Et la finale offrira un extraordinaire moment de musique qui ravira comme à chaque fois les mélomanes curieux de découvrir les grands talents de demain.
Mais, aussi incroyable et particulièrement choquant que cela puisse être, le jury de 2019, sous la présidence de Denis Matsuev, comprendra, à l’instar de celui de 2015, neuf membres dont… aucune femme. J’ai relu à plusieurs reprises la liste présentée en avant-première sur les réseaux sociaux : le jury sera en effet à nouveau exclusivement masculin ! Les femmes seraient-elle personae non gratae au jury de la session piano de cet illustre concours ? Il est vraiment désolant de constater à quel point les traditions sexistes ont encore la vie dure…
Frédéric Boucher, pour Au bonheur du piano, 06 janvier 2019
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